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action économique
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Les chrétiens doivent s'acquitter au mieux de leurs tâches, car ils oeuvrent, quoi qu'ils fassent à l'édification du Règne de Dieu sur terre. Il faut qu'ils en aient conscience. |
C'est dans sa préoccupation pour la prospérité et la justice sociale que transparaît au mieux cette réflexion de Robert Schuman ; cette préoccupation implique une vision claire de l'ordre économique.
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Les finances sont insensibles à toute idéologie, à toute rêverie, dans le budget d'un Etat comme dans celui d'une famille. |
Robert Schuman a construit sa vision économique au concret des situations, comme député d’une région sidérurgique en crise. Sa position peut être qualifiée de libéralisme économique corrigé. Autrement dit Schuman est hostile à tout libéralisme pur et dur, dans lequel l’Etat resterait passif. Il n’est pas plus favorable à une large ingérence de l’Etat, comme il a pu en voir les fruits en Allemagne sous la république de Weimar. Il estime que l’Etat a le droit et le devoir d’intervenir « pour réprimer les manquements, stimuler, diriger suppléer partout où l’initiative privée se révèle impuissante à réaliser le bien commun ».
Réalisme, sans idéologie : allergique à toute idéologie, c’est à partir de la situation réelle que Schuman veut construire sa politique financière; c’est pourquoi il décide sitôt arrivé au ministère des finances, de réaliser un audit afin d’évaluer la situation financière du pays. Ce sera le fameux inventaire de la situation financière de la France. A partir de là, le ministre peut élaborer un plan d’action à la fois précis (répondant à des besoins précis), et global (c'est-à-dire faisant appel au civisme des Français,en passant par l’éducation).
Face à la situation catastrophique de 1947, le ministre des finances n’a d’autre solution pour rétablir sainement l’équilibre budgétaire de la France que d’augmenter les recettes et diminuer les dépenses. D’où des propositions draconiennes devant l’ampleur du déficit prévu : lutte contre la fraude, augmentation de la production et des exportations, augmentation d’impôts, lutte contre l’inflation…
Rien d’exceptionnel sinon que le contexte social d’après-guerre est explosif. Durant son double mandat aux finances, Schuman doit se résoudre à aller de compromis en compromis. Ne pouvant réellement construire un plan d’austérité, il est cependant conscient d’avoir limité les dégâts, endigué les flots de démagogie, préparé les réformes futures.
par B.P.
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